Dimanche 5 Septembre 2010
Aujourd’hui, Joo Su était décidé : il irait voir Soji pour lui demander des explications. Cela faisait maintenant une semaine entière que la catastrophe qui avait eut lieu au parc était passée. Au début, le policier en avait voulu à son coéquipier d’avoir drogué Eun Byul, même en sachant qu’il ne l’avait pas fait exprès. Puis, plus les heures défilaient, plus il se rendait compte que quelque chose clochait vraiment. Alors, au lieu de lui en vouloir, il voulait comprendre. Soji n’était pas très expansif, ça, il le savait, il ne lui parlait que très rarement de son passé. Tout ce qu’il savait de lui, il les avait pioché un peu partout à la police : il ne semblait pas avoir de famille proche, et avait perdu un ancien coéquipier lors d’une mission spéciale. Joo Su s’était demandé plusieurs fois si son caractère avait changé depuis sa venue dans la section, ou s’il avait toujours était taciturne.
« - Dis donc, tu lui as fait quoi à Soji ?
- Pardon ?
- Il sourit tout le temps quand tu es là !
- …
La nouvelle recrue observa son tout nouveau coéquipier. Il était sérieux, voir même très concentré sur le nouveau dossier qu’ils venaient de recevoir. Avant de devenir son coéquipier, il avait du patienter quelque temps dans les locaux, histoire de voir avec qui il allait travailler. Il avait aimé observer secrètement Soji. Renfermé sur lui-même, au début, il lui parlait peu, ou sinon, simplement du travail qui allait l‘attendre. Et puis, un jour, il était venu vers lui, un magnifique sourire aux lèvres, lui avait fait une poignée de main amicale et lui avait dit : « A partir d’aujourd’hui, tu travailles avec moi, mon petit Han-Han ». Il s’était avéré très sociable avec lui. Il s’amusait même à le rendre dingue alors qu’il venait d’atterrir ici il a pas trois semaines.
- Ah bon…j’ai pas vu la différence…
Autant ne pas se poser de question. Soji avait toujours été une énigme pour lui. »
* Même encore aujourd’hui…*Joo Su s’étira tel un félin et sortit du lit. Il s’habilla rapidement : un jean délavé et un débardeur blanc, ainsi qu’une veste noire. Il chercha son écharpe des yeux, puis se rappela que Eun Byul la portait sans cesse. Il sourit bêtement et partit sans un regard pour son coloc’ de chambré.
* Pff…j’en ai des choses à éviter…*Entre Sayaka Kawamura qui se méfiait de lui, et ce garçon, Jess Tadamichi, qui lui rappelait son passé, c’était pas de la tarte…Et puis, voilà que Soji s’y mettait. Non mais il avait la poisse ou quoi ? Heureusement qu’il y avait Eun Byul. Il lui suffisait de l’imaginer sourire et il se mettait à sourire aussi… Les gens devaient le prendre pour un demeuré. Il alla jusqu‘à sa voiture et prit ensuite l‘autoroute. Quand il arriva devant l’appartement de son ami, il toqua à la porte. Pas de réponse.
* P’tain, mais c’est qu’il m’évite en plus ! *Il tenta une nouvelle fois. Toujours rien.
- Soji, ouvre moi !
- Heu…excusez moi…
Il se tourna vers la personne qui venait de lui parler. Avec une voix pareille, cela ne pouvait être que la voisine hyper sexy.
- Oui ? Demanda-t-il en faisant le signe de la victoire en pensée.
- Hum…je ne veux pas vous déranger, mais…hum… Votre ami n’est pas là.
- Oui, il me semble l’avoir remarqué…
* Ok, une fille super belle, avec une voix trop craquante, mais pas intelligente du tout…*- Non, je veux dire…et bien…
* Allez, abrège… *- Votre ami, il a déménagé ce matin très tôt.
Joo Su serra les poings. Comment ça, déménagé ?
- Vous êtes sûre ?
- Oh oui, il m’a même sourit en partant. Il portait d’immenses cartons. Et puis, il y avait le camion de déménagement.
- Merci. Par hasard, vous a-t-il dit où est-ce qu’il aménager ?
- Non…
* Ouais, j’aurais du m’en douter *- Ce n’est pas grave…je vous remercie du fond du cœur de m’avoir aidé…j’aurais tellement voulu qu’il me dise où il allait habiter…c’est pourtant mon meilleur ami…
- Ah, attendez ! Il me semble me souvenir de quelque chose !
* Oh yes, ca marche toujours autant de prendre par les sentiments ! *Joo Su avait apprit ça de Soji. « Une des façons les plus connus pour faire marcher les gens, c’est les sentiments. Ils te diront toujours qu’il ne savent rien, parce que leurs cerveaux refusent de s’ouvrir aux souvenirs. Il suffit de leur dire que tu tiens à la personne que tu recherches, et c’est une sorte d’électrochoc : un détail leur revient »
[HRP : je viens d‘inventer tout ça, alors par pitié, ne me faites pas un procès si c‘est pas vrai]- Oui ?
- Et bien, il me semble l’avoir entendu dire qu’il faisait tellement confiance à la société qui avait géré la vente de l’appartement, qu’il avait pris la même pour son nouvel habitat.
- Ouah, merci beauté, ça va m’aider !
- Vraiment ?
- Oh oui…
Il fit un clin d’œil.
- Je vous souhaite de passer une excellente journée !
- Mer…merci !
Joo Su se mit à courir à vive allure. Il rentra en vitesse dans sa voiture et retourna au lycée. Il alla droit aux services administratifs et soupira de soulagement en voyant celui-ci ouvert, même le dimanche. Comme des élèves restaient aussi les week-ends, il fallait quelqu’un au cas où. Il demanda l’adresse de Soji Yasuda, et bizarrement, il ne rencontra pas de résistance. Le mec devait vraiment en avoir rien à foutre.
- Alors…son nom ?
* Je viens de te le dire abruti !! *Joo Su respira lentement, le temps que son irritation passe.
- Yasuda…Yasuda Soji.
Il avait eu un mal fou à dire son nom. Rien que de penser qu’il s’éloignait de lui le mettait dans un état de stress profond. Il vit l’homme taper sur le clavier, et lui donna son ancienne adresse.
- Est-ce que le nom de la société qui gèrent ces bâtiments est noté ?
- Oui, c’est la société X.
- Merci !
* Je te tiens Soji *Il fila au dehors du lycée et composa un numéro qu’il connaissait par cœur. La conversation dura quelques temps, ce qui certifiât à Joo Su que Soji ne souhaitait pas le voir.
« Je suis plus près du lycée, pour le travail »
* Tu t’es vendu tout seul vieux *Un sourire espiègle aux lèvres, il déambula dans les rues proches de Fushigi, cherchant le slogan de la société de logements. En traversant les ruelles, il tomba sur une superette. Il entra et ressortit avec une sucette dans la bouche et un paquet énorme de bonbons. Fier, il reprit sa recherche et posant quelques questions à des passants. Grâce aux informations qu’il obtint, il rebroussa chemin et tourna en direction du parc. Là, un immeuble qu’il imaginait récent retint son attention. Il s’approcha et leva son index en direction du bâtiment.
- Je te tiens Soji ! A nous deux !
Le slogan était exposé sur un étage entier. Il sourit et entra. Il ne put demander des informations à la réception, celle-ci étant fermée.
- Bon, on va employer les grands moyens.
Joo Su remonta ses manches et se frotta les mains. Il se dirigea ensuite avec entrain jusqu’au boites aux lettres, s’arrêta et les fixa un bon moment. A un moment, un homme descendit et se stoppa en le voyant froncer les sourcils.
- Heu…je peux vous aider ?
- Non, merci, répondit-il sans détacher son regard des noms écrits sur les boites aux lettres.
* Je vais te trouver Soji, tu vas me faire le plaisir de…ENFIN !*Il avait mit un temps fou à comprendre. S’il ne trouvait pas son nom, c’était tout simplement qu’il ne l’avait inscrit ! Très enthousiaste, il revérifia et vit qu’une seule boite aux lettres ne contenait pas de nom. C’est qu’il avait pas choisit n’importe quoi le Soji ! Huitième étage ?! Autant dire qu’il avait vu haut, dans tout les sens du terme. Ok, lui aussi était riche, sûrement moins que son coéquipier, mais un appartement au dernier étage de l’immeuble ?! Joo Su se mit à rire.
* Tu me surprendras toujours autant *Il se dirigea vers l’ascenseur et s’arrêta, choqué. Son sourire victorieux avait disparut.
ASCENSEUR HORS SERVICE
* Maudit sois-tu Soji, tu vas voir ce que tu vas voir ! *Plus décidé que jamais, il se retourna brutalement et d’un pas menaçant, se précipita dans les escaliers. D’humeur sportif, il parcourut 5 étages en courant. Au 6eme, il ralentit l’allure, au 7eme, il dut s’arrêter pour reprendre son souffle. Il continua en marchant, trop paresseux pour reprendre sa course.
* Tu m’en auras fait voir de toutes les couleurs, et j’ai l’impression que ça n’est pas encore la fin *Il arriva enfin devant la porte de son ami. Il leva le poing, prêt a toquer, montrant ainsi qu’il était prêt à en découdre avec lui. Mais au moment d’asséner le coup, quelque chose l’arrêta. Le paquet de bonbon qu’il tenait dans sa main gauche tomba à terre. Il resta immobile, le temps de comprendre ce revirement de situation.
* Allez, vas-y, qu’est-ce que tu attends ? Il est là, derrière cette porte. Le faire parler, c’était pas ce que tu voulais ? Alors tape, de toutes tes forces, fais-le bon sang ! FAIS-LE ! *Mais son poing s’abaissa. Il n’y arrivait pas. Le souvenir de la voix de Soji revenait sans cesse dans sa tête. Il n’allait pas bien…Il souffrait, mais de quoi ? Il savait qu’il pouvait compter sur lui, il était son meilleur ami, alors pourquoi l’excluait-il ? Il mit les mains sur son visage et tomba à genoux devant la porte. Tout allait de travers. Rien n’allait s’arranger, il le sentait. La seule façon de le savoir, c’était de lui parler, un véritable face à face. Mais il n’avait pas le courage, pas la force de l’entendre le rejeter une énième fois. Jamais, jamais il ne lui avait parlé de cette façon, il avait toujours été là, n’importe où il se trouvait, dès qu’il se sentait en danger, Soji le devinait. Pourquoi ne lui laissait-il pas lui rendre la pareille ?! C’était insoutenable. Soudain, il entendit des pas se rapprocher. Ils venaient de derrière la porte. Avec la vitesse d’un félin, il se releva et disparut dans les cages d’escaliers. Là, il s’arrêta et s’appuya au mur.
* Lâche…tu es un lâche Joo Su Han ! *Le cœur gros, il redescendit les étages, sortit de l’immeuble et s’assit sur un banc, à quelques pas de là. Il ferma les yeux et respira lentement. Il avait échoué sur toute la ligne. Puisqu’il n’avait pas prit son courage à deux mains au moment fatidique, il voyait ses espérances tomber à l’eau.
- Je veux faire quelque chose pour toi. Je le veux vraiment Soji ! Merde !
Il se leva d’un bond et frappa une cannette de cola qui trainait devant lui. Il était frustré et malheureux. Il jeta sa sucette dans une poubelle et se dirigea une seconde fois vers la superette. Il en ressortit avec un paquet de cigarettes. Il en prit une et l’alluma. Il lâcha une bouffée en fixant l’immeuble une dernière fois.
* Ne t’éloignes pas de moi Soji, j’ai besoin de toi, par-dessus tout. *Il s’éloigna à pas lourds et retourna au lycée.
Lundi 6 Septembre 2010
Il avait eu toute la nuit pour choisir. Il n’avait pas vu passer les heures tellement il avait été concentré. Dans la pénombre, il s’imaginait tout les scénarios possibles. Soit, il l’évitait comme la peste, soit il allait le rejoindre avant qu’il ne commence le travail, faisant comme si rien ne c’était passé. Mais que lui dire en le voyant ? L’appel de son patron la veille l’avait clairement mit en déroute. L’homme derrière le téléphone l’avait avertit : s’il ne se dépêchait pas de trouver des réponses, on allait désigner d’autres agents sur l’affaire. Il serra les poings en imaginant quelqu’un d’autre que lui dans cette chambre à trouver des indices sur la véracité de la rumeur. Il frissonna d’appréhension.
- Eun Byul…j’aurais du le faire, pour toi au moins…pardonne moi, j’ai pas réussis…
Il se souvenait avoir promit à son petit ami de tout faire pour aider Soji. Il devait les protéger, tout les deux. Joo Su se leva et s’habilla avec les affaires de la veille. Il n’était que 6h du matin, mais il avait besoin de marcher. Une fois dehors, il prit une cigarette. Depuis la veille, il n’avait pas arrêté. Il ne pouvait pas remplacer la cigarette par des sucreries quand il était dans cet état. Le policier se dirigea avec lenteur jusqu’à l’endroit même où il se trouvait quelques heures plus tôt. Il pénétra dans le bâtiment après avoir écrasé sa cigarette et prit un chewing-gum. Il monta les huit étages et frappa à la porte. Il dut attendre quelques minutes. Durant ce lapse de temps, il se força à avoir l’air heureux. La porte s’ouvrit doucement.
- Salut Soji ! Tu es prêt ? On va trouver des preuves, tu es d’accord ? J’ai reçu un appel du Boss, faut qu’on se dépêche !
Il se mordit la lèvre.
* Sourit idiot, sourit merde ! *Il lui fit une tape amicale sur l’épaule et se retourna.
- Je t’attends dehors, d’ac ? J’ai envie de fumer.
Dix minutes plus tard, son meilleur ami le rejoignit.